Qui ne connait ni n’aime Sonia Benezra? Celle que l’on surnomme «Oprah du Québec» et «Reine de l’entrevue» n’a plus besoin de présentation. À son actif, plus de 10 000 entrevues avec des personnalités de tous les horizons. De Céline Dion à Paul McCartney, en passant par Sting et Al Pacino, le talent, tout comme sa réputation, ne sont plus à faire. En plus d’exceller dans son métier, Sonia Benezra possède un côté culinaire fort passionnant qu’elle nous partage, pour mon plus grand plaisir. Entrevue sans filtre avec une femme aussi généreuse que dévouée.
Sonia Benezra, est-ce que tu peux me décrire, me parler de ta relation avec la nourriture?
Ohhh! Bien Zachary, elle est déjà problématique, parce que moi j’apprécie beaucoup la bonne nourriture. J’ai toujours eu comme habitude une bataille avec mon poids, donc je fais très attention. Et je n’ai pas nécessairement réglé le problème de la culpabilité avec la nourriture, c’est à dire que si je trouve que quelque chose est bon, je me sens toujours un peu coupable. Je fais très bien attention à ce que je mange et je dois t’avouer aussi qu’avec les années, je préfère les choses qui sont préparées, grillées (les poissons grillés, les viandes grillées), beaucoup beaucoup de salade -Dieu merci j’aime les salades- et je suis une fan de la bonne bouffe!
Est-ce que tu dirais que ton métier d’animatrice et d’intervieweuse a modifié tes habitudes alimentaires au fil du temps?
Je pense que oui, parce qu’il faut dire que l’écran et la caméra pardonnent moins et on sait très bien qu’on paraît toujours un peu plus ronde à la télévision, et déjà moi j’ai un petit visage rond, alors oui. À force de se voir et de se regarder on devient très critique et ça peut être très malsain parfois ce genre de choses. Mais je pense que si je n’avais pas été à la télé, j’aurais été un peu plus flasque avec la bouffe et mon image. Alors oui, je fais attention, évidemment aussi parce que je fais ce métier.
Es-tu aussi excellente aux fourneaux qu’au micro?
T’es tellement sweet Zachary! Non, je ne pense pas, je suis bonne quand même, je suis vite, très efficace dans la cuisine. Moi, je ne suis pas comme ma mère. Ma mère est une cuisinière qui a toujours fait des choses exceptionnellement jolies, qui prennent beaucoup de temps. Moi je vais être beaucoup plus vite, pour que ce soit facile, mais je suis bonne, très efficace. Ma mère est toujours étonnée, à chaque fois que je cuisine pour elle et pour tout le monde, elle est vraiment étonnée de voir comment le peu de temps que ça m’a pris et ma créativité, parce que j’aime ajouter mes propres ingrédients. Je pense que je suis moins bonne dans la cuisine qu’au micro! (rires)
Dans tout ce que tu cuisines, qu’est-ce que tu aimes manger par-dessus tout?
Mon plat préféré, ça n’a jamais changé Zachary. C’est un steak. Un bon steak grillé. Je sais que les gens disent «Ahh de la viande» et tout ça, je n’en mange pas souvent, mais si tu me demandes mon plat préféré, si c’était mon dernier repas, je pense que je voudrais un steak et une belle salade. Ça demeure toujours mon plat préféré. Dans un bon restaurant, il n’y a rien comme ça.
Au resto, tu vas préférer le steak.
Oui, oui!
Est-ce que tu souffres d’une allergie ou d’une intolérance alimentaire?
Malheureusement non! (rires) Je suis capable de manger pas mal tout et je trouve que quand même, il ne faut pas exagérer, il faut goûter aux choses. Moi je suis très ouverte. Je ne mangerai pas des bibittes, je ne suis pas rendue là, mais il y a des gens qui goûtent à ce genre de choses. Je suis ouverte à la cuisine et je trouve ça important de goûter aux desserts. Mais non, je n’ai aucun problème à ce niveau.
Est-ce que tu aimes découvrir de nouvelles saveurs?
Oui j’aime découvrir de nouvelles saveurs! Il faut dire aussi que ma mère est Marocaine et mon père est Espagnol, donc les épices et tout ça, c’est complètement naturel chez nous. Alors pour des gens qui découvrent des épices et des assiettes exotiques, moi j’avais toujours mangé ça depuis ma tendre enfance, alors je suis très ouverte à ce genre de choses. Que ce soit des sushis, un couscous, un steak ou un bon spaghetti, que je mange rarement, parce que j’évite les pâtes et le pain, les pommes de terre, tout ce qui est bon! (rires) J’essaye vraiment de ne pas manger ça.
Tu l’as mentionné précédemment, ta mère est d’origine marocaine et ton père d’origine espagnole, alors comment est ce que ça a influencé ta façon de cuisiner à la maison?
Disons que je n’ai pas peur des épices, je trouve ça important. Je n’aime pas l’exagération non plus. J’aime quand c’est bien fait. Je n’ai pas peur des épices fortes, je suis une grande fan du cumin, qui est moins utilisé, mais qui de plus en plus devient populaire au Québec, qui est très très bon pour la santé. D’ailleurs, moi j’aime beaucoup le cumin pour cuire un steak. Ce n’est pas typique, mais c’est ma façon préférée de manger un steak à la maison. Alors je n’ai pas peur des épices et d’essayer de nouvelles choses, mais je n’aime pas l’exagération non plus.
Tu dégages l’impression d’une femme très près de sa famille et des siens, peux-tu nous partager un bon souvenir culinaire que tu chéris?
Ahh mon Dieu, toute ma tendre enfance… je peux te dire une chose Zachary. Moi quand j’étais petite il y avait toujours les magasins que toi tu ne peux pas connaître, disons un genre de Walmart. Il y avait des gâteaux tout faits dans la vitrine, avec de la crème blanche… Mais nous, on ne mangeait jamais ça, parce que ma mère faisait tout de A à Z. Donc mon gâteau d’anniversaire c’était de la pâte d’amandes avec tout ce qui est considéré haut de gamme aujourd’hui. Et moi j’étais toujours déçue, je voulais juste un gâteau de la vitrine du magasin à côté de la pâtisserie! (rires) Aujourd’hui je rigole, parce que je sais combien de temps ça prenait pour faire ce genre de choses. Comment c’est extraordinaire, parce qu’on fait rarement notre propre gâteau d’anniversaire. Oui il y en a, parce que la cuisine est revenue à la mode, mais quand même, je me rends compte que ma mère travaillait très fort. Je ne sais pas Zachary, comment ma mère a pu travailler à temps plein, avoir toujours un repas chaud sur la table, cuisiné de A à Z avec des ingrédients frais, des légumes frais, que ce soit du plat principal jusqu’au gâteau à la fin, c’est vraiment quelque chose. Moi je suis incapable de faire ça et je reste émerveillée devant ma mère et les femmes comme elle qui ont toujours fait ça.
Wow, elle est très impressionnante ta mère Sonia!
Très très impressionnant mon chou, je t’avoue! C’est beaucoup de travail, hein?
Oui!
4 enfants, travailler à temps plein, repas chauds, tout fait à la maison, c’est quelque chose.
Quel est le meilleur restaurant où tu as été manger?
Il y a plusieurs restaurants où j’aime aller manger à Montréal, mais je dois te dire que celui que moi, je reste toujours fidèle quand c’est une occasion spéciale, depuis mon enfance, c’est le restaurant Gibbys, dans le Vieux-Montréal. C’est un restaurant qui existe Oh my God, depuis 50 ans déjà. C’est un restaurant où la spécialité c’est le steak. Alors tu peux comprendre pourquoi c’est un de mes restaurants préférés! J’aime beaucoup l’atmosphère. Moi, l’atmosphère compte pour beaucoup aussi dans un restaurant, ce n’est pas juste assez d’avoir une bonne bouffe, c’est très important aussi d’avoir une atmosphère qui est relax, chaleureuse, où tu as le goût de rester un petit bout de temps, au lieu de manger vite vite vite et de partir. Ce n’est pas un restaurant trendy, ce n’est pas celui qui est à la mode d’aujourd’hui, il sera toujours à la mode. Il ne se démode pas.
Pour toi, c’est quoi le repas le plus important de la journée?
Je déjeune à tous les matins, mais c’est sûr que c’est peut-être le repas que je mange le plus vite. Je suis une personne qui préfère ne pas manger si je n’ai pas le temps, parce que j’aime prendre mon temps. Alors je pense peut-être le souper, parce que c’est là que tu peux t’asseoir tranquillement et relaxer un peu, manger à ton temps. Oui, le souper, parce que je prends plus de temps pour préparer les choses.
Tu dirais que tu es plutôt du type sucré ou salé?
Je suis type salé. J’aime le sucré -Dieu merci ce n’est pas ma faiblesse- c’est facile pour moi de goûter une ou deux cuillères d’un bon dessert, mais j’adore le salé. J’aime un repas plus qu’un dessert. Il y a en a qui préfère le dessert, moi c’est plus le repas. Je peux dire non au dessert.
En 2020, qu’est-ce que tu aimerais goûter de nouveau?
Ohhh, quelle bonne question Zachary! Oh mon Dieu, peux-tu me suggérer quelque chose?
Ça pourrait être des insectes? (rires) Quelque chose que tu aimerais découvrir?
Ohhh non non non! (rires) Ça je te dirais non tout de suite! Il y a plein de choses que je n’ai pas mangé encore, Oh my God, je ne sais vraiment pas, parce que je sais que je ne mangerais pas quand même des bibittes panées, croustillantes… I don’t know! (rires)
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S’en suit ensuite un échange où l’on parle de végétarisme et de nourriture, et où il m’est possible de constater, une fois de plus, le grand talent de cette icône de l’entrevue: Sonia Benezra. Parce qu’elle est comme ça Sonia, généreuse de son temps et authentique.
Merci infiniment Sonia Benezra, quel plaisir et honneur ce fut pour moi que de faire cette entrevue culinaire avec toi!
Psssiiittt! Pour consulter le site internet de Sonia Benezra, cliquez ici!
ses adresses
- Reubens, 1116 Sainte-Catherine O. à Montréal
- Main Deli, 3864 Boul. St-Laurent à Montréal (Des délicatesses pour un repas traditionnel new-yorkais.)
- Gibbys, 298 Place d’Youville à Montréal (Pour le steak.)
- Estiatorio Milos, 5357 Avenue du Parc à Montréal (Meilleur poisson en ville.)
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Photos: Fournie par Sonia Benezra et couverture: Max Abadian
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