Entrevues culinaires: Geneviève O’Gleman

Nutritionniste réputée et gourmande assumée, Geneviève O’Gleman ne cesse d’étonner et de détonner dans le paysage alimentaire québécois. Véritable référence dans le domaine, le succès de son projet savourer.ca ne dément pas. Et pour cause, son énergie imbattable et sa fougue nutritive bienveillante plaisent à tous. Entrevue culinaire passionnante où le plaisir de savourer chaque instant n’a d’égal que la simplicité désarmante d’une femme qui a le bien-être gourmand des gens tatoué sur le coeur, Geneviève O’Gleman!


Geneviève, quelle est ta relation avec la nourriture?

Ma relation est super positive, je suis vraiment une grande curieuse et une grande gourmande. J’aime manger, j’aime essayer, j’aime découvrir… Et pour moi, c’est ça que ça devrait être, l’alimentation. On mange à tous les jours, il ne faut pas que ce soit un stress ou une source d’anxiété, il faut vraiment que ce soit une source de plaisir. Il ne faudrait jamais que les gens se forcent à manger une recette juste parce qu’elle est santé, il faut choisir ce que l’on mange en étant guidé par nos goûts. Moi, quand c’est santé et que ça ne goûte pas bon, je décroche, c’est certain!

J’imagine que ton métier de nutritionniste t’a amené à modifier cette relation-là?

Non, en fait mon métier de nutritionniste est arrivé peut-être justement parce que j’aimais manger et que j’étais déjà curieuse et gourmande. J’ai grandi dans une famille où on aimait essayer toutes sortes de choses. Mes parents nous faisaient goûter à toutes sortes de plats et on cuisinait beaucoup en famille, donc c’était déjà bien important chez moi. C’est ça qui m’a orienté vers ma carrière et non ma carrière qui a changé la relation que je pouvais avoir avec la nourriture. Ça m’a donné plus d’outils et plus de connaissances pour aider les gens à avoir une bonne relation avec la nourriture.

C’est ça la raison d’être de ton métier, d’aider les gens quotidiennement à manger mieux, manger plus sainement. Mais tu dois être d’avis qu’il faut se gâter de temps en temps! Toi, qu’est-ce que tu manges pour te gâter?

(rires) Moi, pour vrai, j’aime tellement de choses que ça peut varier d’une journée à l’autre, selon mes envies du moment. Ce que j’aime vraiment, c’est pas compliqué, c’est la simplicité quand tout est bien réalisé. J’aime ça manger une bonne pizza, c’est mon plat préféré. Mais il faut que ça soit bon! Ne m’offre pas une pizza surgelée (rires) ou une pizza qui goûte le carton! Tant qu’à manger de la pizza, je veux qu’elle soit très bonne, avec une belle croûte, cuite au four… Si je veux manger un gâteau au chocolat, ça va être un vrai bon gâteau moelleux, pas un truc emballé dans un sac de plastique.

Même chose pour les frites. J’adore en manger, mais ne me propose pas des frites congelées! Je veux de vraies belles frites! C’est toujours ça, je peux avoir autant de plaisir à manger un bon casseau de fraises de saison, qui sont encore chaudes et gorgées de soleil, mais si tu me proposes une fraise en plein mois de janvier, je vais la trouver ennuyante comme la pluie et elle ne m’intéressera pas. Tout est une question de trouver les aliments à leur meilleur. Je vais aussi bien me gâter avec une pizza qu’un casseau de fraises, mais ça dépend de l’envie du moment.

Ce qu’on mange pour se gâter, ça crée de merveilleux souvenirs. D’ailleurs, est-ce que tu aimerais en partager un avec nous?

J’ai beaucoup de souvenirs liés à mes voyages. Je voyage beaucoup, mais pas ces temps-ci, évidemment! Toute ma vie, j’ai visité plus d’une cinquantaine de pays différents et mes souvenirs sont liés principalement à mes voyages et à de super belles tablées. L’Italie est mon pays préféré et j’y suis allée plein de fois. Mes souvenirs gourmands, ce sont des tables sur le bord de l’eau, avec du poisson fraîchement pêché, des pâtes, un bon vin… On mange dehors et c’est très convivial! Tout est super simple en Italie, mais c’est vraiment savoureux. La cuisine italienne n’est pas très compliquée, mais elle repose sur de bons produits frais et bien apprêtés.

Est-ce qu’il y a d’autres pays qui t’ont marqués, surpris sur le plan culinaire?

J’ai beaucoup aimé l’Afrique du Sud. On a une vision de l’Afrique et je considère qu’on en connaît peu, au Québec. Ce n’est pas un continent que l’on visite massivement. Je suis allée dans plusieurs pays d’Afrique et j’ai trouvé que chaque pays avait sa culture, sa personnalité culinaire et gourmande. L’Afrique du Sud, de son côté, ressemble en plein de points au Canada. C’est un hybride entre l’Afrique, l’Australie et l’Amérique du Nord. Il y a un peu de tout dans ce pays-là; de super bons vins, de belles viandes, de super bons repas! Il y a aussi de belles initiatives locales. Je ne m’attendais pas à manger aussi bien, ça fait partie de mes bons souvenirs de voyage.

Aussi, il y a le Népal. J’y suis allée faire des randonnées dans l’Himalaya et on avait rien. L’équipe avec qui j’étais, des Népalais, réussissaient à transformer des ingrédients de base (des légumineuses et du riz), avec les bonnes épices, en des plats super réconfortants et très savoureux. Cette cuisine minimaliste, de campement, m’a beaucoup impressionnée.

Merci beaucoup de partager ça avec nous! Tu l’as dit plus tôt, il faut savourer les découvertes, le plaisir de manger. Savourer, c’est d’ailleurs le titre de ton populaire projet à succès savourer.ca , qui a droit à un portage actuellement à la télé. Premièrement, toutes mes plus sincères félicitations! J’aimerais connaître la genèse du projet, comment est-ce que tout a commencé?

Savourer, c’est un magazine web qui me colle vraiment à la peau, ça me représente en tout point. Ça représente mes valeurs, une alimentation qui est gourmande, mais qui est aussi responsable localement et pour la planète. Je voulais communiquer toutes ces valeurs-là, et je cherchais un projet qui était pour incarner toutes mes valeurs en alimentation. Je trouvais qu’un magazine web me permettait d’offrir et de partager, autant des découvertes gourmandes, mes voyages ou des conseils pratiques pour ne pas gaspiller. C’est une formule qui me convenait beaucoup! Quand je cherchais comment nommer cette plateforme web-là, ce sont les gens autour de moi qui m’ont dit « Tu n’arrêtes pas de nous dire de savourer, t’arrêtes pas de nous dire de prendre le temps de manger et de déguster! »

Savourer, c’est un mot qui fait partie de mon vocabulaire depuis des années, je l’utilise tout le temps! Savoure le moment, prends le temps de savourer tes vacances, prends le temps de savourer ta journée de congé… Je dis toujours aux gens de savourer, ça faisait donc plein de sens que je nomme mon magazine web comme ça. Savourer est un mot très fort pour moi, ça ne veut pas juste dire de manger, c’est vraiment de profiter de la vie, de chaque moment. Ce que je veux dans la vie, c’est être utile, aider. Ce magazine-là me permet d’aider, je sens que ça simplifie la vie des gens au quotidien. Je leur donne des conseils pratiques qu’ils peuvent appliquer.

Quelle vision d’avenir as-tu pour savourer.ca ?

La suite pour Savourer, qui est présentement au petit-écran sur ICI Télé, c’est une façon de plus pour moi d’aider, de rejoindre encore plus de gens, de faire une différence dans leur vie. C’est la suite rêvée pour un magazine web que d’avoir un prolongement à la télé. Ce sont deux forces qui s’unissent. La force du web, c’est la connexion entre le contenu, de pouvoir continuellement rebrasser le tout. On peut bonifier des dossiers en ajoutant des recettes, faire des liens entre les ingrédients. Ça permet aussi d’être réactif. Par exemple, si les gens ont une question, je peux tout de suite ajouter la réponse à la fin de la recette. C’est très instantané le web, j’adore ça.

Tandis que la télé, on travaille des mois sur une émission, et du moment où elle est enregistrée, si j’ai une nouvelle idée, c’est trop tard! La force de la télé, c’est l’image. Les gens voient comment ont fait telle ou telle recette, comment on coupe les ingrédients et les mélange. Donc c’est très éducatif. Avec les deux, j’ai le meilleur des deux mondes. J’ai le côté très agile du web et le côté très visuel et éducatif de la télé, donc ça permet encore plus d’aider les gens de façon efficace.

Je ne peux que vous applaudir, ton équipe et toi, pour tout le merveilleux travail que vous faites, c’est vraiment impressionnant!

Je suis super bien entourée, c’est vraiment une belle équipe avec des personnes motivées, dynamiques et qui ont la même mission que moi.

La prochaine question, je la pose toujours à mes invités en fin d’entrevue. Dirais-tu que tu es plus du style sucré ou salé?

J’ai toujours répondu sucré dans le passé, mais dans les dernières années, j’ai de plus en plus la dent salée! Je ne sais pas pourquoi! (rires) Il faut croire que ça change avec le temps! Parfois, du sucré, je vais en prendre deux trois bouchées et ça va vraiment être satisfaisant pour moi. Un bon truc chocolaté ou un bon caramel, je vais avoir ma dose. J’aime de plus en plus le côté salé, épicé et découvrir de nouvelles saveurs dans ce registre-là. C’est le fun de savoir que nos goûts évoluent et changent, c’est signe que même si quelqu’un n’aime pas quelque chose, il va peut-être l’aimer plus tard. C’est ce qui me fascine avec l’alimentation. Tout bouge beaucoup!

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Merci infiniment Geneviève O’Gleman, j’ai plus qu’adoré découvrir ton côté culinaire, tu es fascinante. J’ai savouré chaque instant et ne peut te souhaiter que le meilleur pour ton délicieux projet.

Psssiiittt! Vous pouvez suivre les dernières actualités de Geneviève O’Gleman sur ses réseaux sociaux. Et pourquoi ne pas profiter de l’occasion pour consulter son magazine web, savourer.ca ?

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ses adresses

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Photos de Geneviève O’Gleman: Maude Chauvin

Pour d’autres entrevues gourmandes, cliquez ici!

Zachary Barde

Passionné de cuisine, d'écriture et de tout ce qui est beau et bon pour l'esprit, c'est avec un grand honneur que je vous livre mon magazine web, Les Zackardises ! Allez-y, fouillez, lisez, contemplez. Surtout, dégustez chaque article!

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